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Société

Voyager sans être en vacances

Frontières à peine réouvertes, conditions de voyage changeantes selon les pays, barrage sanitaire et administratif, c’est ici que je prends mes marques de départ.
Julien MAURICE
22/12/2023 - 10 minutes

Au début de cette année, je suis rentré chez Qonfucius. Un mois plus tard, j’ai demandé si je pouvais aller voir du pays. Et on m’a dit oui.

Cet article relève de ma première expérience.

Le remote

Qonfucius et la distance

Qonfucius étant une entreprise entièrement en télétravail depuis ses débuts, et la pandémie 2019 ayant propulsé cette méthode de travail dans le monde entier, je me devais, moi, nouveau bambin de la compagnie, dev’ tout neuf, et voyageur en sac à dos à mes heures perdues de prendre l’air en dehors de nos frontières tout en travaillant.

Frontières à peine réouvertes, conditions de voyage changeantes selon les pays, barrage sanitaire et administratif, c’est ici que je prends mes marques de départ.

Digital Nomad, cocotier et travail à distance

Avant de commencer, il est bien de parler du terme qui est souvent lié à cette activité, le fameux terme de Digital Nomad :

Certains l’ont pour but de vie, certains crissent des dents juste à l’entendre. Ce terme parfois caricatural d’un blogueur professionnel ou formateur en ligne traversant la Thaïlande en tongs à travers des coworking spaces décorés de bambou, est un terme assez à la mode. Souvent associé à un métier de freelance, si être digital nomad ne signifie que voyager et travailler avec internet, il est aussi adaptable à quelqu’un sous contrat.

Entre rêve et réalité, il y a un gap, pour certains, c’est un mode de vie, pour ma part une opportunité, une opportunité de prendre l’air, de rafraichir mes journées, sans pour autant partir en vacances.pexels photo 842912

Je vais rapidement établir mon expérience du travail en remote. Je fais partie des développeurs nés sous le signe des formations rapides (O’clock). J’y ai débuté ma formation de développeur, et je n’ai, depuis, jamais travaillé dans un bureau ou un open-space.Je suis par la suite rentré chez Qonfucius qui m’a accueilli les bras ouverts (et avec des haches, mais c’est une autre histoire).Je suis donc un développeur qui n’a jamais fait autrement qu’en remote.Et j’aime beaucoup ça. Je dois dire que j’ai du mal à me voir travailler dans un autre cadre aujourd’hui.

Les avantages

– Horaires plus flexibles.– Meilleure gestion de l’équilibre vie personnelle/vie pro.– Possibilité d’éviter les heures de pointe à la poste.– J’ai un sentiment de liberté, je n’ai pas de freins pour travailler, et j’aime parfois finir les choses tard.– Pas de transport.– Je déteste les transports.

C’est aussi le meilleur moyen de s’entourer des meilleurs collaborateurs sans contrainte géographique.

(Ce n’est pas moi qui le dis, c’est sur la page de présentation de la compagnie. Je suis donc un excellent collaborateur)EVlfZaNXYAEbiCU

Inconvénient

Du côté des inconvénients, j’en vois un principal : pas de babyfoot le manque de nouveauté physique. Je suis un agité, j’aime voir de nouvelles choses, j’aime voir du pays, voir de nouveaux environnements, tester de nouvelles activités. J’aime me perdre, et forcément, vivre au même endroit, et y passer plusieurs heures par jour tous les jours de l’année peut amenuir mon excitation générale.Et je pense sincèrement être moins bon dans la vie de tous les jours quand je suis moins éveillé. Rester trop longtemps au même endroit sans changement m’endort. Mais au final, ça serait exactement pareil dans un bureau. C’est là que né l’opportunité pour moi d’arrêter de compter les tâtonnements atonals de la vie et de rester stimulé.

Il faut que je fasse varier mon environnement.

But du voyage

Loin de moi l’idée de finir assis, courbé sur un unique écran de macbook dans un café où pour ne pas me sentir coupable, je me devrais de prendre une consommation toutes les 45 min, finissant après 4 heures de travail par avoir les mains qui tremblent lié à un surplus de caféine.

Je pars avec l’idée de prendre l’air, voir la mer, profiter de la Dolce Vita, pouvoir travailler correctement, tester un setup, et que ça ne gêne pas les collègues.

Alors j’en fais part à Gaël, et il me fournit une licence ProtonVPN, me fait signer un papier et me donne le top. (merci 👋)

Préparation du voyage

Un des goals principaux est, je le répète, que ça soit aussi transparent que possible pour les gens travaillant avec moi. Alors la destination, le lieu, et le moment d’y aller sont à prendre en compte.

Destination

Parce que la Terre est ronde, et que le soleil ne peut vraisemblablement pas être partout à la fois, la destination est un sujet important.Quand on part vers l’est, on prend de l’avance, quand on part vers l’ouest, du retard.C’est là qu’imaginer se déplacer sur le continent américain est compliqué. Avec des Français, être aux USA pourrait signifier avoir entre moins six heures (Boston, New York…), et moins onze heures de décalage (Hawaï).Devoir assumer un call à 10h30 heure française deviendrait un calvaire.

L’extrême EST de l’Europe se situe à un bon UTC+3, soit deux heures maximum de décalage. Et c’est, je trouve, tout à fait jouable, voire même avantageux pour ceux qui aiment avoir un rythme un peu tardif.Et puis ça laisse tout de même un grand terrain de jeu.

Le lieu

Le lieu, parce que, si c’est pour au final, finir aussi bien installé que sur une table de jardin, assis sur un tabouret, avec les bruits de constructions ou pire d’enfant, ou pire d’enfant en construction, ce n’est pas la peine. On veut tout de même passer un bon moment.

Je me suis trouvé une maison d’hôte en Italie, dans le sud, côté est. Coup de chance, l’hôte est ingénieur en sécurité informatique, et ça me permettra d’échanger avec lui. En plus de manger plein de pizzas.Une chose importante, pour ne pas dire indispensable, est de se renseigner sur la connexion internet disponible. Il ne faut pas hésiter à communiquer avec les hôtels/Airbnb sur place.

Pour ma part, je leur ai demandé de m’envoyer un screenshot d’un test de connexion, en leur indiquant comment procéder. Et ce, évidemment, avant de réserver le logement.Ça vous évitera des surprises. J’ai mis pas mal de logements de côté parce que la connexion n’était, soit pas suffisante, soit inexistante. (malgré ce que pouvaient afficher les hôtes)Aujourd’hui, l’application [Airbnb] (https://www.airbnb.fr/help/article/3003/vérifier-la-vitesse-de-sa-connexion-internet) est dotée d’un test de connexion permettant aux hôtes de l’afficher s’ils le désirent.Capture d e cran 2022 05 16 a 16.47.02 1

Si vous pouvez avoir un plan B, ce n’est pas une mauvaise idée. La 4G peut vous sauver. Mais avoir une vraie connexion internet, haut débit, stable, c’est important.Pour ceux qui auraient la bougeotte, il existe des modems avec abonnement que je n’ai jamais testé. (ex. : Skyroam)

Timing et itinéraire

On va éviter de partir à un moment où on a besoin de nous. Donc consentement et communication. Moi, ça sera un samedi soir. J’essaye de prévoir au maximum le trajet, il y a des outils assez chouette pour les voyageurs tel que [Rome2Rio] (https://www.rome2rio.com/fr/) pour se trouver des itinéraires adaptés même si on arrive un peu dans la campagne et que trouver la compagnie qui s’occupe des lignes de bus est compliqué.

Matériel

Bon, maintenant que nous avons notre destination de rêve, nos plans de pizza, et l’envie d’avoir envie, il faut préparer la configuration avec laquelle on va travailler.

À la maison, on a peut-être trois écrans, un fauteuil confortable, une table pour être debout, un clavier full size, un microphone standalone et un petit tapis pour les pieds, mais à moins que vous soyez en train de voyager en Van avec l’intégralité de votre setup, ça me parait peu plausible.

Alors je vais rapidement détailler mon choix de matériel afin de donner une idée. Il doit exister davantage de setup et il y a surement moyen de faire plus ou moins selon les envies et nécessités de chacun.

Moniteur

En parlant de nécessiter, pour moi, c’est un deuxième écran. Et ça tombe bien, il existe aujourd’hui des écrans fins, taille laptop, et qui font très bien l’affaire pour travailler.

Le mien se branche en USB-C, directement reconnu, alimentation par le même biais, et il fait 15’6 pouces, soit la taille du laptop. Et déjà avec ça, on est pas mal.J’y ai rajouté un trépied que j’utilise pour la photo pour avoir l’écran à la bonne hauteur.Avec ça, différents setup possibles. Écran annexe en vertical ou horizontal, positionné à droite, à gauche, ou même au-dessus de l’écran principal.

💡 – Petit tips pour les utilisateurs Apple possédant un iPad : j’ai souvent utilisé l’iPad en écran tiers avec la fonctionnalité permettant d’étendre son affichage. Ça me permettait d’y avoir un terminal ou deux.

Accessoires

Au niveau des accessoires, j’ai un dispositif en métal léger et pliable, me permettant de surélever l’ordinateur, afin d’avoir l’écran à une meilleure hauteur. Ce dispositif rend le clavier inutilisable, et m’impose donc un clavier supplémentaire. Et ce n’est pas forcément plus mal, vu la qualité des claviers butterfly 👀.Donc on partira sur un clavier Logitech MXKeys mini, parce que portable, sans fils, et de bonne qualité. J’accompagne ça de ma souris usuelle et d’un tapis de souris.

Niveau son, je suis resté sur des écouteurs sans fils à réduction de bruit, que j’utilise pour le sport, mais dans le futur je remplacerai ça par un casque à réduction de bruit. Ça offre un sacré confort et le microphone suivra. Pour le coup, j’ai utilisé celui du macbook, et ça fonctionne plutôt bien dans les espaces sans bruit. Je le déconseille dans un environnement bruyant.

Écran, ordinateur, tapis de souris, câbles, clavier, tout ça rentre dans la même pochette. Et voilà. Vous avez votre bureau avec vous, ça pèse moins de 3 kg, et ça ne prend aucune place.

Et au final, l’intégralité du setup, avec mes affaires pour voyager, tout ça, rentre dans un sac de 30 L.

RETEX

– En arrivant sur place, le fait d’avoir un hôte connaissant déjà l’endroit et me donnant des conseils sur les lieux impératifs aide beaucoup. J’ai pu installer mon bureau en 20 min, histoire d’être suffisamment à l’aise pour travailler dans de bonnes conditions.IMG 4530 1

– J’ai pu directement savoir où faire mes courses, où faire mon sport, où aller profiter des chouettes panoramas que je suis venu chercher et profiter un peu de la dolce vita.

Équilibre travail VS. temps libre

Au-delà de l’enrichissement culturel grâce à mes échanges avec le lieu et les gens : j’ai bien plus fait attention à mes temps libres qu’à la maison. Je m’organisais le matin pour aller profiter de la mer, lire et boire du café avant de commencer, je trouvais le temps de sortir souffler quand je bloquais sur le boulot et j’allais découvrir l’extérieur sur mes temps de pauses.

Au final, être dans un nouvel endroit, et avoir un bureau, ça m’a permis de valoriser mes temps off, là où peut-être, chez moi, je n’aurais juste rien fait de spécial.Cet épanouissement, cette valorisation du temps libre a clairement été bénéfique pour ce que je produisais.

Sans en faire un mode de vie, je suis largement prêt et désireux de réitérer l’expérience.

Une question pourrait se poser : est-ce que ça vaut le coup ?

N’ayant aucune obligation et étant un solitaire, voyager ne me coute pas vraiment cher. En affinant un peu ses recherches, on trouve des moyens de se déplacer et de se loger pour pas-grand-chose. J’arrive à maintenir les habitudes qui sont chères à mon quotidien en l’entourant d’environnements et d’activités différentes.

Ayant une vie quelque peu frugale sur les aspects du quotidien, et ayant déjà beaucoup voyagé, je ne ressens pas le désir ardent de tout aller voir. Au lieu de venir cocher toutes les cases des lieux touristiques d’un pays en 10 jours, on prend son temps. C’est un voyage sans doute plus immersif, plus contemplatif dans sa longueur. Comme une prise de température à un lieu et moment donné.